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La viticulture a toujours été un reflet de la quête humaine d'authenticité et de respect de la nature. Le vin nature, bien que considéré comme un phénomène récent, incarne cette aspiration profonde. Issu de pratiques agricoles bio ou biodynamiques, sans produits chimiques ni interventions inutiles, il préserve terroir, raisin et consommateur. Mais d'où vient réellement ce mouvement ? Plongeons dans l'histoire du vin nature pour découvrir ses racines.
Bien avant que le terme "vin nature" ne prenne son sens contemporain, les vins élaborés par nos ancêtres s'ancraient déjà dans cette philosophie. Datant de près de 8000 ans, les premiers vins, naissant en Géorgie, étaient vinifiés en amphores, laissant la nature orchestrer la magie. Absents de pesticides ou d'additifs, ces vins purs étaient la norme.
Toutefois, le vin nature a connu des périodes de déclin et de renaissance au cours de l’histoire. Il a notamment été menacé par les maladies de la vigne, comme le phylloxéra ou le mildiou, qui ont ravagé les vignobles européens au XIXe siècle. Pour y faire face, les vignerons ont eu recours à des traitements chimiques, comme le soufre ou le cuivre, qui ont permis de sauver les récoltes, mais qui ont aussi altéré la qualité et l’authenticité des vins.
Par ailleurs, le vin nature a été concurrencé par les vins industriels, qui ont cherché à répondre à la demande croissante des consommateurs en produisant des vins standardisés, homogènes et bon marché. Pour cela, ils ont utilisé des techniques de vinification artificielles, comme l’ajout de sucre, d’eau, d’acide tartrique, de colorants ou d’arômes. Ces vins ont perdu leur caractère et leur diversité.
Il a fallu attendre le XXe siècle pour qu’il renaisse grâce à quelques pionniers qui ont voulu revenir à une viticulture plus respectueuse de la nature et du vin.”
La soif de vin naturel, loin d'être nouvelle, s'est intensifiée au début du XXe siècle. Les vignerons du Languedoc, avec leur cri révolutionnaire « Vive le vin naturel ! » en 1907, ont défendu l'authenticité du vin, menant à la loi du 29 juin 1907 interdisant le mouillage du vin par ajout d'eau et l'abus de sucrage. Toutefois, ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que le mouvement gagne véritablement en vigueur en France, emmené par des figures telles que Jules Chauvet, reconnu pour ses techniques novatrices.
Jules Chauvet est un négociant-éleveur de vin, installé à La Chapelle-de-Guinchay dans le Beaujolais. Il était aussi un chimiste, un chercheur et un dégustateur hors pair. Il a développé une méthode de vinification sans soufre dans les années 1960, et a étudié les phénomènes de la fermentation malolactique et de la macération carbonique. Il est considéré comme le père du mouvement du vin nature.
On peut aussi mentionner Alain Chapel, chef 3 étoiles mythique, qui a été l’un des premiers à mettre en avant les vins naturels dans son restaurant à Mionnay, dans l’Ain. Il a travaillé avec Jacques Néauport, un œnologue et un militant du vin naturel, qui lui fournissait des vins issus de vignerons respectueux du terroir et du raisin.
Enfin, on peut évoquer Pierre Overnoy, un vigneron emblématique du Jura, qui a repris le domaine familial à Pupillin en 1968. Il a adopté une viticulture biologique et une vinification sans soufre, en s’inspirant des travaux de Jules Chauvet. Il a produit des vins d’une grande finesse et d’une grande pureté, qui ont fait sa renommée. Il a aussi transmis son savoir-faire à de nombreux disciples, comme Jean-François Ganevat ou Emmanuel Houillon.
Découvrez un entretien passionnant avec Pierre Overnoy : L' origine du vin nature par Pierre Overnoy
Ces pionniers ont été rejoints par d’autres vignerons, qui ont partagé leur vision et leur passion du vin naturel. Ils ont formé des groupes et des associations, comme le « Gang of Four » dans le Beaujolais (Marcel Lapierre, Jean Foillard, Guy Breton et Jean-Paul Thévenet), ou l’association S.A.I.N.S. (Sans Aucun Intrant Ni Sulfite ajouté), qui regroupe des vignerons de différentes régions. Ils ont aussi participé à des salons et des événements, comme le salon « Renaissance » à Angers, ou la « Dive Bouteille » à Saumur, qui ont permis de faire connaître les vins naturels au grand public.
Avec la montée des préoccupations environnementales dans les années 1970-1980, de nombreux vignerons ont rejoint cette quête d'authenticité et ont redonné voix au vin dans sa forme la plus pure.
La vigne, moins on la touche mieux elle se porte
Aujourd’hui, le vin nature est de plus en plus apprécié par les consommateurs, qui recherchent des vins plus authentiques, plus vivants, plus originaux. Il est aussi soutenu par des cavistes, des sommeliers, des chefs ou des journalistes, qui valorisent les vins naturels dans leurs établissements ou leurs médias. Il est également reconnu par ses pairs, qui lui décernent des prix ou des distinctions.
Mais le vin nature n’est pas sans défis ni controverses. Il doit faire face à plusieurs enjeux :
Le vin nature est donc un mouvement qui a une histoire riche et passionnante, mais qui a aussi des défis à relever pour continuer à exister et à se développer. Il représente une alternative aux vins conventionnels ou industriels et propose une vision plus respectueuse et plus créative du vin.