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Son lieu de travail ? La vigne et uniquement la vigne puisqu’il « se contente » de produire des raisins qu’il vend ensuite au négoce ou à une coopérative. Le viticulteur ne vinifie donc pas les fruits de son labeur… Existe-t-il un portrait-robot du viticulteur ? Non ! Le premier visage peut être celui du viticulteur qui fait toute sa carrière comme producteur de raisins sans avoir envie de les vinifier et de mettre ses propres vins en bouteille. Selon les régions et le cours du raisin, ce métier-là permet de vivre plus ou moins décemment. Un deuxième type de viticulteur peut prendre l’allure d’un jeune qui s’installe, qui n’a pas forcément les moyens ni l’équipement pour vinifier tout ou partie de ses raisins : la vente de sa vendange peut lui permettre de « faire un peu de trésorerie » pour financer le reste de son installation avec l’ambition, à plus ou moins long terme, de devenir 100 % vigneron donc d’élaborer ses vins à lui. Viticulteur d’un jour ne signifie pas forcément viticulteur toujours !
Il est partout, dans les parcelles comme au chai. Il maîtrise toute la chaîne, de la production des raisins jusqu’à la mise en bouteilles et la commercialisation de ses propres vins. Installé sur un ou deux hectares, il peut travailler seul, ne recrutant qu’à des moments précis de l’année, pour la taille ou les vendanges. Lorsque son domaine s’étend sur des superficies plus grandes, le vigneron est entouré d’une équipe plus ou moins importante, à la vigne, à la cave et au bureau, sans compter les saisonniers. Autrefois, les vignerons étaient loin d’être majoritaires dans toutes les régions viticoles. Mais, en quelques dizaines d’années, le vin a changé d’image… D’une boisson quotidienne peu considérée, il est devenu l’un des symboles d’une consommation alimentaire de plaisir. Les Français boivent moins mais mieux, et on n’a jamais dégusté autant de vins de qualité ! Du coup, élaborer son vin est devenu très valorisant, et les vignerons ont le vent en poupe !
Un seul mot pour des réalités différentes. La base : le négociant n’est pas le propriétaire de la matière première. En clair, il peut acheter à des viticulteurs ou des coopératives des raisins ou des moûts (jus de raisin avant fermentation) pour les vinifier ensuite, ou encore des vins finis pour seulement les élever avant de les mettre en bouteille sous sa propre marque.
Le négoce traditionnel :
En Bourgogne, en Champagne, dans le Bordelais, dans la Vallée du Rhône ou encore dans le Languedoc, il existe des maisons de négoce historiques qui « brassent » des volumes de vins impressionnants. Certaines sont animées par une ambition qualitative avec l’envie de valoriser différents terroirs, d’autres, pas toujours très regardantes sur la probité des approvisionnements, sont plutôt mues par la volonté d’inonder le marché de millions de bouteilles de vins plus ou moins standardisés. Ce modèle traditionnel perdure mais il existe des formes de négoce plus modestes – en terme de quantité en tous cas.
Le négoce « haute couture » :
Cette expression est employée lorsque le négociant s’implique de façon profonde dès la production de raisins. Le cas le plus fréquent ? Le négociant met en place un cahier des charges qui doit être appliqué à la lettre par le viticulteur : ce cahier des charges précise l’ensemble des pratiques culturales, du travail du sol à la vendange, et fait l’objet d’un suivi régulier de la part du négociant. Des petits négociants vont même plus loin : lorsque le propriétaire des vignes n’est pas lui-même viticulteur, ils prennent en charge directement le travail à la vigne et la production de raisins, avec un statut de prestataire. Ces négociants-là se rapprochent vraiment des vignerons.
Le négoce « de secours » :
Il intervient lorsqu’un vigneron perd tout ou partie de sa récolte à cause d’un aléa climatique ou de l’attaque dévastatrice d’une maladie… Pour ne pas mourir, avoir une récolte à vinifier et du vin à vendre, le vigneron cherche des raisins ailleurs, chez des voisins voire un peu plus loin. Ces dernières années, pas mal de vignerons bio-nature ont eu recours à cette pratique et certains ont décidé de la pérenniser. Un, elle permet parfois au vigneron de vinifier des terroirs qu’il ne possède pas et d’élargir la gamme de ses vins. Deux, elle permet aussi à l’apporteur de raisin de gagner sa vie, dont des jeunes récemment installés et en quête d’un peu de trésorerie.
C’est un viticulteur adhérent à une coopérative. Il livre ses raisins à cette dernière qui se charge de la vinification et de la commercialisation des vins. Il existe des coopératives de différentes tailles, dont le nombre d’adhérents peut varier d’une poignée à plusieurs dizaines voire centaines. Autrefois extrêmement majoritaire dans le vignoble, le modèle de la coopérative s’est bien affaibli au fil des ans. Pour être clair, la plupart des coopératives ont, de manière générale, toujours flirté avec une certaine médiocrité. En cinquante ans, des centaines d’entre elles ont baissé le rideau. Celles qui « marchent bien » aujourd’hui ont pris un virage résolu vers la qualité. Et, si elles ne sont pas légion, elles ne sont pas rares non plus ! Un constat : de nombreux domaines sont sortis et sortent encore du système coopératif pour devenir totalement indépendants. Le moment clef est souvent le changement de générations à leur tête, la nouvelle, lasse de voir les raisins familiaux noyés dans la masse, prenant l’option de les garder pour vinifier puis mettre en bouteilles.